En 2025, la souveraineté ne se proclame plus : elle se construit. Et ce chantier ne se limite plus aux frontières physiques ou à la puissance militaire. Il s’étend aux espaces numériques, aux données, aux infrastructures invisibles mais décisives, aux langages codés des algorithmes, des plateformes et des intelligences artificielles. Il interroge notre rapport à l’information, à l’identité, à la mémoire collective, à la sécurité et à la capacité de chaque État à protéger ses citoyens dans l’espace globalisé où circulent les flux numériques.
Les nouveaux défis ne sont pas mineurs. Ils sont technologiques, informationnels, cognitifs. Ils se manifestent dans les architectures logicielles, les régulations internationales, les dépendances stratégiques, l’influence silencieuse des grandes puissances numériques. Dans cet environnement, la souveraineté numérique devient un pilier central de toute souveraineté moderne.
Le Mali, comme beaucoup de pays africains, ne dispose pas encore de toutes les ressources nécessaires pour affronter seul ces enjeux. Mais il en a le potentiel. Et surtout, il en a le devoir. Le devoir d’investir dans les compétences, dans la protection des données, dans des infrastructures résilientes, dans la formation d’une jeunesse capable non seulement d’utiliser la technologie, mais de la concevoir, la sécuriser et l’adapter à nos réalités.
Il ne s’agit pas de repli. Il s’agit d’existence. D’une volonté claire de compter, de participer à la fabrique du monde contemporain non pas en tant que marché passif, mais en tant qu’acteur souverain et partenaire exigeant.
Commémorer notre indépendance, c’est refuser l’impuissance. C’est reconnaître que les grandes batailles du XXIe siècle ne se joueront pas uniquement dans les urnes ni sur les champs de bataille, mais aussi dans les espaces numériques, sur les plateformes globales, dans les instances de régulation technologique et dans les cerveaux de nos enfants.
C’est pourquoi le moment est venu de considérer la souveraineté numérique comme un enjeu national, aussi stratégique que la défense, l’éducation ou la santé. Un enjeu de dignité, mais aussi d’innovation, d’emploi, de résilience économique et de rayonnement culturel.
À nous de transformer la mémoire en projet, et le projet en action.
Vive le Mali libre, républicain, et résolument tourné vers l’avenir.
Force au peuple malien, dans une Afrique puissante, connectée et souveraine.
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