Le mix énergétique, levier de transformation des écosystèmes en Afrique

Le mix énergétique, ou « bouquet énergétique », représente la répartition des sources primaires (nucléaire, renouvelables, fossiles) utilisées pour répondre aux besoins d’un territoire. Bien pensé, il devient un outil stratégique pour accélérer la transition écologique tout en stimulant le développement économique. En Afrique, où la demande énergétique devrait tripler d’ici 2050, cette notion prend une dimension cruciale, reliant enjeux locaux et ambitions continentales.

La Suède, par exemple, allie fermeté décarbonée et flexibilité grâce à un mix électrique composé à 40 % d’énergie hydraulique, 30 % de nucléaire, et 30 % d’énergies renouvelables variables (éolien, solaire, biomasse)
. Ce modèle, qui réduit les émissions de CO₂ tout en garantissant une stabilité énergétique, inspire des approches adaptées aux réalités africaines, où les ressources varient considérablement : Sahara riche en solaire, bassin du Congo pour l’hydroélectricité, rift est-africain pour la géothermie. Il faut des complémentarités géographiques pour favoriser le developpement d’écosystèmes énergétiques durables.

Le Maroc, dans le cadre de la stratégie énergétique, a lancé Lee complexe Noor Ouarzazate, son premier projet solaire qui vise à porter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national à plus de 52 % à l’horizon 2030. Le Kenya exploite la géothermie pour 40 % de son mix, réduisant sa dépendance aux énergies fossiles.
Au niveau continental, l’interconnexion des réseaux – comme le West Africa Power Pool (une institution spécialisée de la CEDEAO qui a pour but d’intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l’électricité)– permet de mutualiser les ressources, équilibrant les surplus hydrauliques d’un pays membre pour avec les déficits énergétiques d’un autre.

La transition énergétique sensible a la durabilité demande un engagement politique partagé et des stratégies mixtes.

Le Nigeria, premier producteur africain de gaz, intègre progressivement le solaire à son mix et l’Afrique du Sud combine éolien et gaz pour compenser la fermeture progressive de ses centrales à charbon.

Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, 70 % des nouvelles installations électriques en Afrique d’ici 2030 pourraient être renouvelables, pour un investissement de 300 milliards de dollars.

Nous devons combiber l’innovations technologiques et coopération transfrontalière, pour faire du du mix énergétique africain un catalyseur d’écosystèmes durables, alliant souveraineté énergétique et croissance inclusive. La solution réside dans l’adaptation des modèles existants aux spécificités locales et a l’ouverture aux synergies régionales responsables.


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