Depuis quelques jours les écoles privées ont repris! A chaque fois que mon agenda me le permet, je m’efforce d’aller récupérer les enfants à l’école. J’avoue que le bonheur de les voir accourir vers moi est immense ! Les enfants, ces pauvres innocents, ont-ils conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir –à cet instant de notre histoire – suivre les cours ? Certainement pas!
Le vendredi 11 septembre – à la faveur d’un accord entre des syndicats de l’enseignement et le CNSP- le mot d’ordre de la grève fut levé. Ce jour, lundi 14 septembre 2020, les écoles publiques ont rouvert leurs portes au bonheur de milliers de parents d’élèves. Quel bonheur !
Ma joie est cependant mitigée ! Parce que pour d’autres raisons (notamment d’insécurité) certaines écoles (privées et publiques confondues) resteront fermées et certains enfants continueront à être privés de leur droit à l’éducation. Qu’ont-ils fait pour mériter ce sort ? Qui est responsable de cet état de fait ? Que vont-ils devenir si rien n’est fait ? Que pouvons-nous faire pour remédier à cette faillite ?
Autant de questions qui me taraudent l’esprit!
Une chose est sure, les enfants qui ne seront pas l’école de la République iront à l’école de la délinquance, du banditisme et du terrorisme!
Les adultes de demain que sont les enfants d’aujourd’hui risquent d’être tous armés. Certains de connaissances et d’aptitudes acquises à l’école d’autres de colère et de désespoirs tirés de la violation de leurs droits fondamentaux par des adultes d’aujourd’hui.
S’il est vrai que le comportement d’un homme dépend de son éducation, avons-nous besoin d’être experts pour deviner l’avenir du Mali ? Le constat est amer. Les enfants du Mali ne partent pas l’école et quand ils partent la qualité de l’éducation qu’on leur donne reste à désirer!
J’ai quelques propositions qui me semblent simples a mettre en place et qui ne coûteraient pas grand-chose- à l’endroit des décideurs.
- Mettre en place une politique nationale d’enseignement à distance. Cela en vue de permettre à ceux qui sont dans des zones d’insécurités de pouvoir accéder, télécharger et suivre des cours via le canal de l’internet et du téléphone. Si certain terroristes arrivent à se connecter il est possible que des populations qui vivent dans les mêmes endroits puissent le faire
- Mettre en place une politique de solidarité nationale pour l’éducation qui permettrait, sur la base du volontariat à des familles qui sont dans des zones ‘’sécurisées’’ de recevoir des enfants qui sont dans des zones non sécurisées sur demande des parents de ces derniers afin que ceux-ci puissent continuer leur cursus scolaire.
- Créer des camps d’excellence à l’image du prytanée. De véritables maisons d’instruction publique dans différentes localités du pays.
Soyons de bons artistes pour modeler la glaise (l’enfant d’aujourd’hui) à l’image de la sculpture (l’adulte de demain) que nous voulons à l’avenir!
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